Au début du 18ème siècle, les mariages arrangés sont toujours de règle et si parfois les parents tiennent compte des aspirations de leurs enfants, ceux-ci ne contestent pas l’autorité parentale.
Mais un vent de révolte commence à souffler avec le discours des philosophes et les progrès de l’éducation.
Les jeunes filles des Lumières sont plus instruites et réclament le droit de disposer de leur coeur.
Les pères chez Marivaux ne sont plus ceux de Molière et c’est aux mères de se rapprocher de leurs filles pour ce qui concerne leur avenir.
Du boudoir à l’escarpolette, les jeunes filles rêvent au mariage ; mais c’est le bonheur qui en est la fin légitime et non une réalité sociale ou économique.
Angélique, l’adolescente ingénue de l’Ecole des Mères trouve le courage d’affronter une mère abusive ;
Dans l’Epreuve, une autre Angélique va prouver au riche Lucidor que ce n’est pas son argent qui l’attire mais seulement l’amour ;
un amour véritable et éternel qu’éprouve la Marquise, une Pénélope du 18ème siècle dans La Femme fidèle.
Trois histoires différentes, trois portraits de femmes dont le point commun est de savoir associer la réflexion à l’inclination afin de trouver le bonheur dans le mariage.
Ainsi Marivaux a de quoi faire taire Beaumarchais quand celui-ci s’exclamait : « De toutes les choses sérieuses, le mariage est la plus bouffonne ».
Et si nos amoureux sont sincères et charmants, ce sont tous les personnages secondaires qui apporteront le comique. Car avec Marivaux, on peut rire comme avec Molière. Goldoni l’a bien compris pour avoir tant admiré le père du marivaudage.